Quand vous ne pouvez rien garder des repères et de la personnalité que vous avez.Rien garder venant de votre famille.Quand vous êtes obligé de tout changer si vous voulez survivre car votre famille est mortifière, cela demande des efforts constants et drastiques sur le longs terme !
Je le répète sans arrêt mais peu de personnes ont du abandonner totalement les repères qu'on leur avait donné en général ont peut toujours utiliser quelques choses...
Moi je ne pouvais rien conserver car déjà on ne m’avais pas donné grand chose mais surtout je n'avais que la violence, le vide et la folie devant moi ! Rien qui soit normal et positif. Le chaos. 30 ans pour essayer d'atteindre un jour le graal de la "normalité"!
J'avais en plus, mes problèmes de personnalité comme le débit compulsif ou la dépression, les crises de panique et d'angoisse ... Vous ne pourrez même pas imaginer quel travail cela représente.
La simple normalité, être juste comme les autres capable d'être parfois heureux de m'insérer dans la société et de travailler. Une maison, une vie sociale et relationnelle normale, un bon moral et un travail fixe voilà quel était mon graal. J'ai conscience que cela peut-être celui de plein d'autres personnes d'ailleurs.
2006 a été l'année de la rupture pour moi, cette année pour la première fois de ma vie j'ai été capable d'accéder à un CDI.(et d’être un peu heureux aussi) Avant je ne l'avais jamais pu et depuis l'age de 25 ans et mon bac +2 mon parcours professionnel n'étais fait que de précarité, de chômage voire de RMI (3 ans et demi de RMI).
Je n’avais jusqu'a 35 ans jamais travaillé au même endroit plus de 6 mois. Rajoutez le débit compulsif à tout ça et vous pourrez imaginer comment j'ai vécu, sans jamais un centime, plein d'angoisse et d'incertitudes, sans jamais aucunes vacances possibles (3 fois en 20 ans) etc...Cela pendant 15 ans donc jusqu'à 40 ans !
Ce n'est pas exceptionnel c'est le lot de certains.
Le début de l’année a été super car j'ai changé de job, je suis passé d'un job en intérim précaire et au SMIC à un job en contrat CDD au départ mais bien mieux payé je suis arrivé aussi dans un bonne ambiance et des relations de travail de qualité.
Ca m'a changé car avant même si j’avais de bonne relations avec les autres, j'étais quand même dans un centre d'appel, j'avais l'impression de me retrouver dans la société ou j'étais avant le centre d'appel car là aussi j'avais une bonne ambiance et un certaine stabilité j'y suis resté 1 an et demi a 35 ans jusqu'à ce qu’elle ne fasse faillite entraînant pour moi les 3 ans de chômage...mais je n'étais pas encore en CDI !
En 2006 et le lendemain de mes 40 ans je signais mon CDI, le surlendemain je me faisais attaquer par une bande organisé sur les champs élysés pour me voler mon portable, j'y ai été agressé physiquement devant tout le monde (c'était le soir d'un matche de la coupe du monde !)
Les vacances d'été et septembre ont été difficile a cause de l'agression et ce qu'elle a généré, néanmoins cette année et pour la première fois de ma vie j'ai commencé à vivre sur des bases plus normale et même a ressentir du plaisir et du bonheur parfois !
Donc 2006 a été un grand pas en avant une rupture dans la souffrance et le malheur et dans l'angoisse auxquels j'étais tellement habitués
Il est certain que je suis loin d'être tiré d'affaire depuis cette époque horrible il y a 3 ans ou j'ai passé 3 ans sans travail rejeté et surrendété. Depuis ma tentative de suicide à cette époque les médicaments je connais alors que je n'en avais jamais pris avant ! Je n'avais jamais voulu je ne voulais pas être comme ma mère, mais parfois on n'a pas le choix !!Question de survie !
La dépression et ma fragilité émotionnelle sont un travail quotidien. Il faut savoir que si j'ai pu faire ça en 2006, c'est du à mon évolution et tous les efforts que j’ai fais mais également aussi à l'aide des médicaments et de mes psy !
Si je n'étais pas sous plusieurs médicaments, je crois que je ne serais peut-être plus vivant tant les pulsions suicidaire sont importantes ! Quand on ne vit que du malheur ou presque sans arrêt depuis toujours il faut être masochiste pour avoir envi de continuer !
La souffrance j'en ai en stock pour plusieurs vies ! Et elle est toujours présente via ma maladie du débit compulsif. Maladie qui génère assez souvent les pulsions suicidaire puisqu‘elle amène aujourd’hui l’essentiel de mon malheur (jamais un centime, des dettes jusqu’au cou dont on en sort pas ou si on le fait on y replonge ! Lettres d’huissier permanentes, rejet de tel truc, rejet de tel autre, ne pas pouvoir acheter quoi que ce soit, ne pas pouvoir s’amuser ni partir en vacances, etc… Et surtout depuis trop longtemps ! Trop longtemps ! La répétition, chaque souffrance vous use, vous détruit à petit feu !
Mais il y a de l'espoir car mon débit compulsif s'améliore ! Depuis 5 ans je vais dans les groupes anonyme régulièrement pour m’aider (c’était une question de vie ou de mort), sans grand succès n’étant pas capable de suivre leur directives…Néanmoins il y a 6 ans que je n'ai pas été interdit bancaire (je l’ai été plusieurs fois, la dernière fois je le suis resté 5 ans volontairement !)
Bien sur j'ai toujours une carte spécifique aux débiteurs ou aux étudiants la carte « realys » de la poste.
Réalys comme "réalise que t'a pas de fric ducon arrête de dépenser !"
Les améliorations ne sont pas spectaculaires, mais il y a du mieux et je travaille de manière acharnée pour m’en sortir.
Antidépresseurs, et calmants spécifiques telle est ma vie de chaque jour. Visite chez le psychiatre une fois par mois et travail avec mes 2 psy une fois par semaine chacun…et les groupes de parole en plus !
Les grands moyen quoi…Mais j'arrive a faire bonne figure, extérieurement on ne se doute de rien et pas de mes problèmes !A mon boulot et ailleurs je suis un individu comme les autres, "normal". Je fais illusion. Et c'est ce que je veux, le droit à l'indifférence !
Depuis août 2006 j'ai repris les antidépresseurs suite à l'agression des Champs-Elysées cet été car n'ayant pu me défendre à nouveau j'étais prêt à tuer si on m’avait encore agressé !
Choc post traumatique dû non seulement à l'agression mais surtout à toutes les autres agressions qu'elle rappelait et qui remontaient à la surface avec le fait que je n’avais pas pu me défendre.
J’étais dans une nervosité et une souffrance psychique extrême qui ont faillit m'amener à l'hôpital psychiatrique. Je partais au « dixième de tour » et j'étais un vrai danger ces jours là (j’étais armé)car si on m'avait agressé à nouveau j'aurais tué sans hésitation aucune...J'aurais tué ! Je me connais. A bout, si la souffrance et l'agression dépasse les limites , je suis capable de tout. La dernière fois que j'avais été comme ça j'ai fais ma tentative de suicide.
La fois précédente j'ai totalement détruit mon appartement à Marseille cassant tous les meubles et les dévastant (c’était avant de partir à Paris j’étais Rmiste et chomeur désespéré a l'époque.)La fois d’avant j’ai envoyé quelqu’un a l’hôpital !
Je précise que dans tous les cas je n’ai jamais attaqué quelqu’un je ne me suis toujours que défendu face à une attaque !Il ne me faut donc plus un seul grame de violence ou de souffrance en plus vous l'aurez compris
Le premier psy voulait m'envoyer à l'hôpital, le deuxième à compris que ce n'étais pas l'endroit ou je devais être. Dans une angoisse totale, le placement dans un milieu encore plus anxiogène pour moi n’aurait pas arrangé les choses au contraire ! Alors il m'a donné des nouveaux médocs et j'ai repris les antidépresseurs.2 mois plus tard Sur les recommandations de 2 amis j'ai trouvé un nouveau psy excellent qui ne pousse pas à la consommation et pour la première fois de ma vie j'ai un calmant pour mes crise de colère que je prends tous les soirs et qui me fait un effet très efficace !Voilà un medicament que je devrais prendre depuis longtemps !
Je ne ressent aucun effet secondaire ou aucun effets particuliers ou modification de perception ou de conscience du aux médicaments, rien ne change je suis juste bien !
Pas dans l'angoisse comme d'habitude, pas dans l'impulsivité, pas dans la dépression, pas dans la colère !
Je suis anti médicaments, vraiment quand on peut l'éviter je suis pour la liberté et pas la dépendance et mon psychiatre aussi mais parfois on a pas le choix et ils aident bien !
C'est terrrible de se dire que son bonheur ou son malheur dépendent de 3 petite pillules mais en ce qui me concerne c'est vrai !
Je suis bien et je sais que j'en ai besoin en ce moment, mais j'espère le moins longtemps possible pour les antidépresseurs pour l'autre médicament le « calmant » il est possible que ça soit pour très longtemps ou à vie par contre !
J'ai conscience de ma fragilité émotionnelle aujourd'hui, j'espère juste que le travail sur moi, les aides diverses et la volonté me permettront de me passer un jour de la chimie. Parfois on a besoin d'une béquille pour pouvoir marcher, il faut juste faire son possible pour l'utiliser le moins longtemps possible.
Coté finance en 2006 ma situation financière s'est améliorée même si décembre 2006 et janvier 2007 ont été difficiles (à cause de mon arrêt de travail d'un mois du à la sciatique sévère)
Vous voyez, contrairement à certains qui feraient tout pour sortir du rangs moi ma démarche est l'inverse !je fais tout pour être comme les autres !Enfin !
merci de votre attention et plein de bonnes choses...